Ma Nu, un homme de 20 ans, a quitté la Birmanie (Myanmar) pour la Thaïlande dans l'espoir d'une vie meilleure. Il a plutôt été pris au piège par ses employeurs dans l'industrie de la crevette: ils le maintiennent dans la pauvreté en le soumettant à un endettement croissant.
Le Code de bonne conduite de Lidl a beau dire que la compagnie offre des salaires décents et que ses fournisseurs doivent faire de même, selon Fairfood International, elle contribue à l'exploitation des ouvriers les plus vulnérables, comme Ma Nu, dans l'industrie de la crevette en Thaïlande.
Personne n'avait averti Ma Nu qu'une proportion astronomique de son maigre salaire serait retenue pour payer des choses comme son passeport, son visa et son permis de travail. "J'ai travaillé un an, mais j'ai encore une dette, sur laquelle je dois payer des intérêts", a-t-il dit aux responsables de la campagne de Fairfood. Il gagne 8 euros par jour, mais il en coûte environ 12 pour subvenir à ses besoins en Thaïlande.
Lidl tente présentement de se départir de son image peu flatteuse de supérettes bon marché, insistant sur la grande qualité de ses produits et dépensant des millions sur des campagnes de marketing comme #LidlSurprises au Royaume-Uni.
Dites à Lidl de s'assurer que tous les travailleurs et travailleuses de sa chaîne d'approvisionnement reçoivent un salaire décent, à commencer par ceux qui sont présentement exploités dans l'industrie de la crevette.Lidl a déjà changé ses politiques sous l'effet de pressions populaires. En effet, l'an dernier Greenpeace a mis suffisamment de pression pour que la multinationale présente un plan d'action détaillé pour éliminer les produits toxiques des vêtements qu'elle vend.
Pour éliminer les salaires de misère, nous devons faire connaître la situation et rebâtir le rapport de force.
Sans salaires suffisants pour vivre, les ouvriers ne peuvent subvenir à leurs besoins les plus fondamentaux, comme se nourrir et payer pour des médicaments. Pour compenser pour ces salaires de misère, ils sont parfois forcés de travailler trop d'heures supplémentaires et de faire travailler leurs enfants plutôt que de les envoyer à l'école. En revanche, les salaires décents déclenchent un cercle vertueux: ils permettent un meilleur accès à l'éducation, à la santé et à des aliments nutritifs et permettent à ceux et celles qui les reçoivent de se sortir de la pauvreté et même d'entraîner avec eux toute leur collectivité.
L'exploitation gangrène l'industrie de la crevette: elle atteint des proportions ahurissantes, et ça peut être désespérant. Toutefois, nous faisons partie d'un mouvement grandissant de travailleurs, activistes et consommateurs qui se tiennent debout devant les compagnies qui tirent profit de cette souffrance. En travaillant de pair avec Fairfood, nous pouvons pousser le plus grand détaillant alimentaire en Europe à passer des paroles en l'air à l'action et à s'assurer que tous les travailleurs et travailleuses de sa chaîne d'approvisionnement reçoivent des salaires décents.Dites à Lidl d'offrir des salaires décents.Merci pour tout ce que vous faites,
Wiebke, Fatah, Eoin et toute l'équipe de SumOfUs
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Pour plus d'informations:
«Esclavage en Thaïlande : l'élevage de crevettes dans le collimateur», L'Opinion, 16 juin 2014
[En anglais] «Caught in a trap – The story of poverty wages behind Asian shrimp sold in European supermarkets», Fairfood International, 9 avril 2015
«Lidl bannit toute substance nocive de ses vêtements d’ici 2020», Retail Detail, 15 décembre 2014
SumOfUs est un mouvement mondial de personnes comme vous, qui travaillent ensemble afin de responsabiliser les entreprises et de tracer une nouvelle voie durable pour l’économie mondiale. |
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